Contemporain de Célestin Freinet, Mohand
Lechani est une figure importante de l'Algérie sous
domination coloniale (Mohand en berbère pour
Mohamed).
Ce Kabyle sort de l'École Normale de
Bouzaréah (Alger) en 1912, à l'âge de 19
ans.
En 1915, il est reçu au CAP
d' « instituteur français », mais
il a dû se présenter sous réserves de rester
dans le corps des instituteurs indigènes.
Il est un des pionniers du Mouvement Freinet.
Il est membre fondateur, en 1922, de la revue des instituteurs
indigènes, La voix des humbles. Il introduit l'imprimerie
dans sa classe en 1933. C'est le premier instituteur
algérien a utilisé l'imprimerie.
C'est un militant socialiste qui milite pour
le Front Populaire. Après la guerre, il sera élu aux
différentes Assemblées Algériennes. Il se
rallie aux thèses du FLN.
En 1963-1965, il est conseiller
pédagogique en charge du programme d'alphabétisation
des illettrés et de la formation des nouveaux
maîtres.
Il meurt à Alger en 1985.
Homme d'une grande culture, il est un des
grands écrivains de la langue berbère et sa famille
a rassemblé ses écrits dans un livre publié
en 1996 intitulé « Écrits
berbères ». Il est l'auteur, entre autres, d'une
remarquable analyse sur les raisons des difficultés de
l'apprentissage du français par les enfants
algériens qui s'expriment chez eux en arabe dialectal, paru
en 1934 dans La voix des humbles et intitulé
« À la recherche d'une méthode rationnelle
pour l'enseignement du français à l'École
indigène où il cite par deux fois un article de J.
Mawet dans l'Éducateur Prolétarien n°4 de
janvier 1934.
Le Mouvement Freinet algérien peut
être fier d'avoir eu un tel pionnier dans ses rangs.