- critique de l'école
libérale
- par Paul Le Bohec
-
- J'ai bien apprécié le discours de Muriel Quoniam
au salon de Nantes. Son analyse me semble parfaitement juste. Je
n'ai envie de revenir que sur un seul mot : l'école
libéralisée. Il serait, à mon avis, plus
exact de dire l'école libérale, c'est-à-dire
l'école inscrite dans le système capitaliste,
fonctionnant sur la base de la concurrence et de l'argent. Il
semble que tout semble fait pour casser l'école publique
qui a l'inacceptable caractéristique d'être gratuite.
On a déjà réduit les horaires tout en
augmentant les exigences. C'est pas possible que Darcos ne soit
pas sensible à tous les arguments qu'une grande
quantité de gens qualifiés lui fournissent. Non il
fonce comme un ministre. (C'est le nom que des paysans d'autrefois
utilisaient quand ils parlaient de leur âne.) Mais il sait
ce qu'il veut et Philippe Meirieu nous l'a déjà dit
par internet que ce qui se pointe, c'est l'école
libérale. Alors, seuls pourraient bénéficier
d'une formation valable ceux dont les parents pourraient la payer.
Et la menace est grave. Ceux qui veulent avoir une idée de
ce qui pourrait se passer n'ont qu'à lire sur le site
www.amisdefreinet.org/lebohec l'article qui traite du
génocide culturel. Le mot n'est pas
- trop fort parce qu'il s'agit de dizaines de millions de gens
qui sont restés à la porte de la culture parce que
le jour J de l'examen, ils n'avaient pas fait moins de cinq fautes
à la dictée.
- Et ils avaient intégré l'idée qu'ils ne
valaient rien.
- Mais ceux qui réussissaient n'étaient pas mieux
lotis. Dans notre classe de certif, nous étions 55 et 54
reçus. Qu'est-il sorti de cette promotion? Trois instits et
deux employés des impôts dont un cadre. Et presque
tous les autres sont devenus cheminots comme leur père. Et,
dès le lendemain de l'exam, ils ont posé
définitivement le porte-plume. Ils ne l'ont même pas
repris pour les lettres de bonne année parce que
c'était les femmes qui s'en chargeaient. Ils savaient
pourtant écrire correctement le français, mais
l'école ne s'était préoccupée que de
la forme et non du développement de leurs idées.
Pourtant, peut-être plus encore que ceux qui étaient
choyés, ils avaient beaucoup à dire.
- Avec cette destruction de l'école publique, ce serait
la même chose, seuls les happy fiew s'en sortiraient, les
autres restant sur la touche.
- Vigilance, vigilance, il faut résister. Nous en avons
les moyens. Et nous ne serons pas les seuls car des
quantités de personnes sensées ne sauraient accepter
ce qui se trame souterrainement sous le prétexte hypocrite
de vouloir aider les enfants. Muriel le dit d'ailleurs très
bien dans son texte.
- Vigilance, vigilance et actions et réactions.
- Paul Le Bohec