- de l'imprégnation
-
- Avec « Empêcher... empêchés de
penser », j'étais
vraiment persuadé d'avoir mis le point final à mes
travaux de toute une vie.
- Mais une ultime réalisation
(Patrick le gaucher et
l'écriture) m'oblige à me
poser une ultime question : il s'agit du rôle de
l'imprégnation dans l'apprentissage. Pour moi, il
était évident que tous les éléments
lexicaux ne pouvaient être saisis que de cette façon,
parce que le lexique n'est pas bâti sur la raison. Mais je
m'aperçois que cela pourrait concerner aussi les formes
grammaticales.
- Heureux du peu de breton que je connaissais,
je me suis hasardé, un jour à dire, devant la tante
Jeanne Marie : « A yé zo glao »
(la pluie arrive). Elle m'a répondu aussitôt :
« Ober a ra », (faire, elle fait), c'est
à dire il pleut.
- Je crois que les enfants apprennent à
parler correctement de cette façon par
légères précisions, ajustements et
rectifications continuelles.
- Lorsque Rémi écrit son texte
(p.113 « Rémi à la conquête du
langage écrit »), je lui rappelle
rapidement : « Pas de s pour la
montagne ». C'est une petite correction de deux secondes
qui n'a rien à voir avec le grand cirque du sujet, verbe,
complément qui n'est destiné qu'à
empêcher de penser. Lorsque je relis les textes de
Rémi de la fin du livre, je pense que ces formes correctes
ne doivent absolument rien aux leçons et aux exercices. Et
lorsque les enfants écrivent chaque jour, leurs textes sont
corrigés, et peu à peu, ils intègrent les
bonnes graphies. Comme le disait Freinet : « Et si
la grammaire était inutile ? ».
- Maintenant, je suis persuadé qu'on peut
écrire correctement sans passer par des leçons et
des exercices. Il suffit de simples petites rectifications.
- Je pense que l'apprentissage par
imprégnation est une question de très grande
importance. Il va falloir commencer à travailler
dessus.
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- Paul Le Bohec
- 11 décembre 2008