L'esprit
pŽdagogique
Le dŽbat se poursuit entre techniques et mŽthodes
Dans un long article ((EP 10, fŽv. 37, p. 267),
Freinet revient sur cet ancien dŽbat : La mŽthode pŽdagogique ne saurait
sans danger tre dŽfinie et figŽe. Elle est une direction plus qu'un cadre,
une ligne d'action, un chemin dans lequel nous pensons devoir nous engager (soulignŽ par Freinet). Il suffit que nous ayons une sžre
orientation gŽnŽrale, car nul ne pourra sans prŽtention en dŽlimiter les
dŽtails, tant que les sciences pŽdagogiques, Žconomiques et sociales n'auront
pas apportŽ dans ce domaine une plus grande lueur de certitude. Ce sont les
techniques pŽdagogiques qui vont nous permettre cette marche en avant dans la
direction prŽvue par notre mŽthode. Celle-ci est donc le but, la direction,
la ligne; les techniques sont les moyens d'action. (...) Par notre distinction que nous considŽrons essentielle
entre mŽthode et technique, nous avons rappelŽ que si l'instituteur n'est pas
indiffŽrent ˆ l'orientation Žconomique et sociale de son Žducation, s'il sent
la nŽcessitŽ d'une mŽthode, il oublie encore moins que les difficultŽs
matŽrielles et techniques l'ont toujours empchŽ de rŽaliser son idŽal. Que lui
importe en dŽfinitive une mŽthode aussi savante, aussi scientifique, aussi
idŽale soit-elle, si, pratiquement, il ne peut en approcher? (...) Nous disons Technique,
et nous nous enorgueillissons. Technique de l'apprentissage de la lecture et de
l'Žcriture aux tout-petits, qui, d'oppressive et scolastique qu'elle Žtait,
devient naturelle, formative et libŽratrice. Technique de l'apprentissage de la
langue par l'expression libre, l'imprimerie ˆ l'Žcole, les Žchanges. Et les
progrs effectifs obtenus, la libŽration psychique, la libŽration consciente
qui en sont la consŽquence disent assez l'utilitŽ de notre effort. Technique de
calcul pour dŽlivrer enfin l'Žducateur plus encore que les Žlves d'une
pratique Žpuisante et remettre un peu de vie et de joie dans un des
enseignements qui devraient le plus tre liŽs au puissant devenir humain.
Technique de musique par nos disques CEL. Technique de dessin... Nous n'avons
pas de grands mots. Mais conscients des buts que nous indiquait notre mŽthode
pŽdagogique, nous nous sommes attachŽs tout spŽcialement ˆ l'organisation
technique de nos classes populaires. (...) La
question d'organisation harmonieuse de l'effort et du travail importe plus que
l'acquisition prŽmaturŽe de notions dont l'utilitŽ Žventuelle n'est pas
incontestable. (...) L'essentiel est que : a)
Nous gardions un raisonnement sain, une ardente confiance en la vie, une
naturelle curiositŽ gr‰ce auxquels nous pourrons, ˆ mesure que les problmes se
prŽsenteront, les solutionner avec le maximum de succs et d'efficacitŽ. b)
Nous acquŽrions la technique de documentation, de recherche et de travail, qui
nous permette, ˆ un moment donnŽ, d'utiliser les moyens que la sociŽtŽ met ˆ
notre disposition. (...) On voit alors les
grandes lignes de notre technique telle que nous la mettons au point dans notre
Žcole : 1¡ organisation de l'effort communautaire, apprentissage technique du
travail sous toutes ses formes. 2¡ acquistion, par nos techniques pŽdagogiques,
du sens profond et synthŽtique des diverses disciplines. 3¡ acquisition
formelle par les fiches auto-correctives. C'est dans ce cadre que nous
continuons et continuerons nos rŽalisations. (les passages en gras sont soulignŽs par Freinet)
IdŽologie de l'ennui contre pŽdagogie de l'intŽrt
Freinet riposte (EP 10, fŽv. 38, p. 267) ˆ un article
d'AndrŽ FerrŽ, directeur d'Žcole normale, faisant, dans Le Manuel GŽnŽral, l'Žloge de l'enseignement ennuyeux : Comme tout autre travail
entrepris aprs cette petite cure d'ennui para”t plus excitant! Cela rappelle l'histoire,
qu'on raconte ˆ la mme Žpoque, du fou qui se donne des coups de marteau sur la
tte parce que "a fait tellement de bien quand a s'arrte". Freinet
rŽpond plus sŽrieusement : Mais nous, nous ne voulons justement pas de cette
habitude ˆ la docilitŽ et ˆ la misre. Nous savons que toute souffrance
injuste, toue obligation ˆ fournir un effort dons on ne sent ni les raisons ni
les buts sont des atteintes graves portŽes ˆ la vie mme des enfants, un
amoindrissement de leurs possibilitŽs d'Žpanouissement, une mutilation de leur
Žlan. Et comme A. FerrŽ estime que l'ennui qu'il faut combattre,
c'est celui du ma”tre car: L'enseignement ennuyeux lui-mme exige, autant
que l'enseignement attrayant, d'tre donnŽ avec une certaine passion , Freinet rŽtorque : Comme si l'ennui du ma”tre n'Žtait pas
intimement liŽ ˆ l'ennui des Žlves, comme si l'Žcole n'Žtait pas, qu'on le
veuille ou non, une communautŽ, mme dans l'ennui, et s'il Žtait possible de
donner avec passion - ˆ moins que ce soit une passion sadique - un enseignement
qui rŽfrne toutes les forces de vie de l'individu.
La nouvelle pŽdagogie serait-elle aristocratique ?
Au cours d'une confŽrence ˆ PŽrigueux, l'Inspecteur
d'AcadŽmie a demandŽ ˆ Freinet si l'Žducation qu'il prŽconise n'est pas
aristocratique et inaccessible ˆ la masse des enfants. Celui-ci prŽcise sa
pensŽe (EP 12, mars 38, p. 243): Nous ne disons nullement que les enfants
chez nous ne doivent faire que ce qui leur pla”t. C'est une dŽplorable Žcole
anarchisante, dans le plus mauvais sens du terme, qui pose le problme Žducatif
de faon aussi thŽorique, et nous ne sommes nullement des anarchistes en
Žducation. Dans la vie, nul ne fait ce qui lui pla”t : nos dŽsirs et nos
tendances sont sans cesse en butte ˆ des nŽcessitŽs Žconomiques et sociales
impŽrieuses avec lesquelles il serait fou de ne pas compter. C'est justement
l'ancienne Žcole qui ignore ces nŽcessitŽs : elle soumet de bonne heure les
enfants, il est vrai, ˆ l'Žpreuve de l'autoritŽ et de l'asservissement, mais
elle ne prŽpare point ˆ des rŽactions salutaires en face des problmes de
l'heure, et c'est en ce sens qu'elle est inactuelle, donc retardataire, d'o
rŽactionnaire et nŽfaste. Il faut que l'enfant comprenne et sente la nŽcessitŽ
de faire ce qu'on lui demande, qu'il en discerne le but, qu'il organise
lui-mme, ˆ son rythme autant que possible, les activitŽs qui y mnent pour
qu'il se donne 100% ˆ sa t‰che et que tous les problmes pŽdagogiques soient
bouleversŽs. C'es la communautŽ qui rŽalisera ce miracle. (...) Il se peut que, dans la sociŽtŽ actuelle, l'effort libre et
consenti, la rŽalisation puissante de nos destinŽes, l'Žclosion sacrŽe de ce
que nous portons de meilleur en nous soient scandaleusement aristocratiques.
Nous affirmons que, par nos techniques, et dans le cadre actuel de notre Žcole
et de notre sociŽtŽ, les enfants du peuple peuvent dŽjˆ en bŽnŽficier.
Pour une transformation progressive
Il ne faut pas croire que Freinet soit prt ˆ rejeter
les enseignants qui n'ont pas encore changŽ de comportement. RŽpondant au
camarade qui le jugeait trop optimiste, il Žcrivait (EP 6, dŽc. 37, p. 98) : Oui,
nous osons dire que, dans cette masse que stigmatise notre camarade, il y a une immense majoritŽ d'Žducateurs qui subissent le
carcan, qui ont conscience du renouveau que nous annonons et qui viendront ˆ
nous ds que les circonstances le leur permettront. (...) Il y a l'atmosphre de la caserne dans les grandes villes,
il y avait les programmes - pour lesquels un pas vient d'tre fait - ; il y a
le certificat d'Žtudes que nous Ïuvrons ˆ rendre le moins malfaisant possible.
il y a aussi les parents qui ne comprennent pas toujours, qui ont ŽtŽ tellement
dŽformŽs par l'Žcole qu'ils ne voient que l'acquisition et sont prt ˆ tout lui
sacrifier, mme la santŽ de leurs enfants. (...) On
ampute l'horaire, mais on n'a point dit aux Žducateurs par quel moyen il Žtait
possible de solutionner ce problme insoluble : la sociŽtŽ, les parents
rŽclament toujours une meilleure formation, toujours de plus solides
connaissances. Ils ont raison. A nous les professionnels de trouver les moyens
d'y parvenir sans danger mortel pour les enfants. (...)
Comment faire en 30 heures ce qui en demandait 40
ou 50? crieront certains. Nous avons entendu les mmes protestations quand les
ouvriers ont arrachŽ les 40 heures. Nous ferons la mme rŽponse qu'ils ont
faite ˆ leurs patrons : Modernisez les installations, utilisez les usines,
employez avec mŽthode l'effort humain, redonnez aux individus une dignitŽ et
une personnalitŽ et le problme sera rŽsolu. Quant ˆ nous, il nous est facile
de dire ˆ nos camarades : - Vous comprenez les raisons d'humanitŽ qui nous
poussent ˆ dŽfendre l'enfant. Mais organisez vos classes selon nos techniques,
adaptez le matŽriel nouveau, redonnez la joie et l'enthousiasme. Les 30 heures
seront alors suffisantes pour les besognes dÕacquisition et d'Žducation qu'on
attend de notre Žcole populaire.
Pour dŽcider les hŽsitants, il faut les rassurer.
Freinet s'y emploie (EP 2, oct. 38, p. 27): Nous ne sommes point les
contempteurs du tout ou rien; nous ne disons point: "Notre technique est
telle; vous devez l'appliquer dans son intŽgralitŽ - et possŽder mme au
prŽalable un dipl™me vous y autorisant (Il pense au
label imposŽ par Mme Montessori). Non, l'essentiel est que vous sentiez la
nŽcessitŽ de l'Žvolution que nous prŽconisons. Vous ferez ensuite, nous en
sommes persuadŽs, l'impossible pour marcher dans cette voie o vous aurez
trouvŽ intŽrt, joie et profit. Et nous n'avons aucun doute : nous savons que,
ds que vous aurez compris, vous ne resterez pas ˆ mi-chemin, parce que, comme
tous les humains, vous tes naturellement ˆ la recherche de cet intŽrt, de
cette joie et de ce profit. Alors, si vous croyez, si vous sentez que nous
avons raison, vous devez commencer dans votre classe votre rŽvolution
pŽdagogique. Et il Žnumre quelques Žtapes (journal
scolaire, fichier scolaire, bibliothque de travail, correspondance).
Il revient (EP 3, p. 68) sur cet aspect progressif: Il
est prŽfŽrable d'introduire notre matŽriel et notre technique progressivement.
Nous ne visons pas, par exemple, ˆ, de but en blanc, supprimer les manuels! car
si vous n'avez pas encore en mains la technique qui les remplacera, ce sera la
paga•e dans votre classe, sans profit pour personne, pas mme pour notre mouvement.
Une autre architecture scolaire
Une nouvelle pŽdagogie exige une architecture
diffŽrente. Freinet s'attaque au problme (EP 20, juillet 38, p. 403) et publie
deux plans : celui de l'Žcole Freinet de Vence et celui d'une classe-atelier.
Il critique les Žcoles-casernes des grandes villes. Les cellules scolaires ne
devraient pas compter plus de 150 Žlves rŽpartis en 5 classes au maximum.
L'inspecteur Levesque du Calvados estime qu'il faudrait, mme en ville, des
Žcoles ˆ deux classes, ce qui est ˆ ses yeux la structure idŽale.
Rapports avec les autres courants pŽdagogiques
Freinet est agacŽ de se voir classŽ dans un clan
pŽdagogique par opposition ˆ d'autres et notamment ˆ Decroly (EP 18, juin 38,
p. 353): Non, cela , c'est la caricature de notre technique, comme
l'application mŽcanique des centres d'intŽrts est la caricature du Decrolysme.
(...) Nous n'avons jamais dit que l'imprimerie
(du texte choisi) doit tre le centre d'intŽrt de la journŽe. Elle le sera
dans la mesure o elle exprimera les soucis des individus composant notre
classe. Certains jours, quand l'imprimŽ choisi rŽpond ˆ 100% ˆ un puissant
intŽrt collectif, oui, l'imprimŽ peut constituer le centre d'intŽrt pendant
tout un jour, pendant plusieurs jours. Nous reconnaissons volontiers que c'est
l'exception et que, la plupart du temps, ˆ c™tŽ de cet intŽrt essentiel qui a
eu la majoritŽ, d'autres prŽoccupations impŽrieuses s'affirment dont nous
devons tenir le plus grand compte. (...)
Nous n'avons jamais dit que nous Žtions contre
Decroly. Au contraire. Mais il est des pratiques decrolyennes qui ne
rŽsisteront pas ˆ l'expŽrience pratique d'une pŽdagogie organisŽe hors de tout
parti-pris scolastique. (...)
Nous avons vantŽ la pŽdagogie montessorienne - ce
qui ne nous empche pas d'Žcarter tout ce qu'elle a de scolastique aussi. Que
nos camarades expŽrimentent la mŽthode Cousinet, le plan Dalton, les projets.
Qu'ils les expŽrimentent, non pas en partisans aveuglŽs par des mŽthodes trop
vite fixŽes, mais en Žducateurs dŽcidŽs ˆ y puiser le maximum ˆ la lumire
nouvelle d'une pŽdagogie essentiellement pratique et coopŽrative qui a besoin,
par dessus les frontires, d'imposer enfin ses besoins et ses droits. C'est
cela notre mouvement. C'est la composante de ces recherches et de ces efforts en dehors de tout
souci de nouveautŽ.
Il revient sur Decroly ˆ propos de questions d'un
camarade belge (EP 11, mars 39, p. 252): Nous devons rendre ˆ Decroly cet
hommage qu'il est l'Žducateur qui s'est le plus approchŽ, scientifiquement, du
besoin des enfants, celui qui, du dehors, a su le mieux prŽciser la marche
normale et naturelle de l'acquisition. Toutes les activitŽs que prŽconise
Decroly, nous les recommandons et les pratiquons, mais sans scolastique.
Occasionnellement, comme le disent les successeurs de Decroly. Lorsque des
notions participent d'un ensemble vivant jailli de l'Žvolution enfantine. (...) Nous ne faisons que prendre le problme o l'a laissŽ
Decroly et nous ne prŽtendons qu'amŽliorer cette comprŽhension profonde,
mathŽmatique, scientifique, historique, sociale qui deviendra la matire de
l'exercice technologique auquel elle donnera un sens, une portŽe et un but. (...) Pour la comprŽhension profonde nŽcessaire ˆ l'acquisition,
l'exercice mŽthodique n'est pas le plus sžr moyen. La vie seule importe. (...) Notre art,
notre technique, c'est de faire jaillir la flamme, de la servir, de la guider
mme. Et lˆ, pourvu que nous soyons en mesure d'apporter l'aliment, nous
n'Žchouons jamais.
Non pas "nouveau" mais "moderne"
Freinet remet en question l'adjectif
"nouveau", associŽ aux problmes d'Žducation. Il Žcrit (EP 16, mai
39, p. 354): Il faut dŽbarrasser notre verbiage pŽdagogique de ce mot
"nouveau" ou "nouvelle" qui nous a fait tant de tort, parce
qu'il laisse croire que nous cherchons la nouveautŽ avant tout, alors que ce
qui nous prŽoccupe exclusivement c'est de rendre plus rationnel, plus intŽressant, plus efficace, notre
travail scolaire. Pour cette fin, nous employons les outils qui nous paraissent
le mieux rŽpondre ˆ nos besoins, qu'ils soient anciens ou nouveaux. Nous devons
dire mme que nous nous mŽfions au contraire de la nouveautŽ qui est trop
souvent mercantilisŽe et que nous savons prendre dans la tradition tout ce
qu'elle contient de sagesse, de bon sens et d'adaptation au milieu et aux
nŽcessitŽs humaines. (...) Notre route, on
s'apercevra ˆ peine qu'elle est nouvelle: l'herbe gagne bien vite les talus;
les charrettes y creusent quelque peu leurs ornires. Mais ce sera une belle
route familire, utile ˆ ceux qui l'emprunteront, et o tout le monde passera
parce qu'elle remplacera avantageusement le vieux chemin.
Et pour convaincre d'autres Žducateurs : Commencez
toujours par le travail et la rŽalisation. Lˆ est l'essentiel. Vous ne risquez
pas de convaincre et d'attirer ˆ nous de nombreux camarades si vous n'avez pas
ŽtŽ suffisamment pris vous-mmes au point de vous intŽgrer dans notre
CoopŽrative de travail. RŽalisez d'abord et montrez ensuite ce que vous avez
rŽalisŽ, sans fard, sans paroles inutiles, sans tape ˆ l'Ïil. Ne jamais tromper aucun camarade, ne point lui promettre plus
que nous allons lui donner, Žviter soigneusement de susciter de faux
enthousiasmes dont les chocs en retour sont dŽsastreux, dire honntement,
sincrement, ce que nous rŽalisons, ce que nous faisons, ce que nous espŽrons
faire, c'est crŽer lˆ les fondements indestructibles de notre mouvement
pŽdagogique.
Pour marquer cette ligne d'action, Freinet consacre le dernier n¡ de l'annŽe (EP 20, juillet 39 qui sera Žgalement le n¡ 14 des Brochures BENP) aux Premires rŽalisations d'Žducation moderne ˆ l'usage des dŽbutants, des hŽsitants et des sceptiques. C'est apparemment le dŽbut de l'appellation "moderne" qui qualifiera son mouvement aprs la guerre. La brochure fait la synthse pratique de tous les articles prŽcŽdents avec cette affirmation qui est un vŽritable manifeste : Pas de mŽthode dŽfinie et fixe ... mais un puissant mouvement. Il n'y a pas de mŽthode Freinet, mais il y a un vaste mouvement pŽdagogique de rŽnovation et de rŽadaptation, dont nous avons fixŽ expŽrimentalement les bases et les principes. C'est comme une sorte de marche en avant collective, qui ne sous-estime ni la barrire rigide des rives, ni les remous dangereux, qui s'accommode des calmes languissants de la plaine et sait utiliser pourtant la cohue tumultueuse des rapides, qui permet cependant ˆ tous d'avancer, de progresser, de s'organiser, de vivre.