page actualisée le vendredi 13
février 2004
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page 1 de couverture
BTj n° ???
le cheval et le mammouth
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(cliché: Romain Pigeaud, Museum national d'Histoire
naturelle, avec l'accord des deux communes co-propriétaires.)
pemf
page 2 de couverture
sommaire
le cheval et le mammouth
(Romain Pigeaud, relevé du panneau principal)
02- le canyon de Saulges
04- l'Erve
06- pourquoi l'Homme de Cro-Magnon à Saulges?
08- l'environnement naturel et climatique
10- le mode de vie
12- le besoin de s'exprimer
14- la grotte Mayenne-Sciences
16- le cheval
18- le mammouth
20- les chercheurs cherchent...
page 1
Les mots clés:
Reportage: Préhistoire, Paléolithique
supérieur, homme de Cro-Magnon, grotte ornée, calcaire,
Mayenne, rivière, Erve, canyon, cheval, mammouth, glaciation,
chercheur, préhistorien, paléontologue, art
pariétal
page 2
le canyon de Saulges
Les hommes de Cro-Magnon se sont installés
dans un canyon creusé par la rivière l'Erve, en Mayenne.
Il existe en Mayenne un site naturel bien connu des promeneurs,
des sportifs et des amateurs d'Histoire, de Géographie et de
Nature.
Les enfants et l'instituteur de l'école Bizu de
Beaumont-Pied-de-Boeuf, avec leurs amis scientifiques, se proposent de
vous le faire découvrir. Il s'agit du canyon de Saulges, dans la
vallée de l'Erve, sur les communes de
Thorigné-en-Charnie, Saint-Pierre-sur-Erve et Saulges.
Il est connu:
-par les promeneurs car c'est un bel endroit, rare, à
cause de ses falaises, de sa végétation de buis et de sa
rivière.
-par les visiteurs pour ses nombreuses grottes, leurs
concrétions calcaires (stalactites
qui tombent et stalagmites qui montent) et leurs légendes.
-par les sportifs: grimpeurs qui viennent escalader les falaises
ou spéléologues qui descendent dans les grottes.
-par les protecteurs des chauves-souris.
-pour les fouilles qui ont montré dès le 19
ème siècle la présence de l'Homme
préhistorique.
-pour sa grotte ornée de dessins et de gravures.
? canyon
Un canyon est une vallée profonde aux
paroies verticales creusées par une rivière. Dans le cas
de Saulges, il a été creusé par l'Erve, qui se
jette dans la Sarthe. Ses falaises mesurent 15 mètres de
hauteur sur plusieurs centaines de mètres de longueur. Elles
sont creusées dans du calcaire.
page 3
Carte de localisation des grottes ornées en France et dans
les régions limitrophes d'Espagne et d'Italie. Il en existe plus
dans le sud que dans le nord de la France.
La grotte Mayenne-Science est
le seul site du Grand Ouest. La grotte de Lascaux en Dordogne est le
plus célèbre des sites français. La grotte Chauvet
en Ardèche conserve les peintures les plus anciennes. La grotte
Cosquer à Marseille a cette particularité d'être
actuellement en partie noyée par la mer. La région
cantabrique en Espagne conserve également un grand nombre de
sites (exemple : Altamira). Les grottes de Grimaldi sont
situées en bord de mer en Italie.
la forme du canyon d'après photo
refaire une photo avec le rocher bien visible
ajouter une coupe géologique correspondant à la photo
page 4
l'Erve
La petite rivière l'Erve a creusé
son lit dans un calcaire datant de l'ère primaire,
caractéristique du Massif armoricain. Elle a permis la
création de falaises et de grottes.
? le Massif armoricain
Le Massif armoricain correspond à une
ancienne montagne de l'Ouest de la France. L'eau l'a usée
pendant des centaines de millions d'années. Il reste quelques
reliefs: des collines et des vallées. Le Massif armoricain
comprend la Bretagne, une partie de la Basse Normandie et des Pays de
la Loire. Son altitude moyenne est très faible (117 m); les
points les plus élevés culminent à 417 m au
mont des Avaloirs (Mayenne) et dans la forêt d'Ecouves (Orne).
? le calcaire
A Saulges, on trouve un massif de calcaire. C'est
une roche rare dans la région car le Massif armoricain est
plutôt connu pour ses granit, schiste et grès.
C'est un type de roche formée au fond de
la mer durant les ères primaire, secondaire ou tertiaire par
accumulation de débris d'organismes marins, principalement des
coquilles de mollusques dont la composition chimique est le carbonate
de calcium ou calcaire. Ces roches ont pu se retrouver sur des
continents dans toutes les régions du monde en raison de
phénomènes de retrait de la mer et de formation de
montagnes.
Dans le canyon de
Saulges, une plante est très
présente: il s'agit du buis. C'est un arbuste toujours vert qui
aime pousser sur un sous-sol calcaire. (à vérifier)
page 5
carte du relief de la France
(réalisée en classe avec le logicel "Edidoc")
(prévoir une grande
lisibilité des noms des montagnes)
(Pierre-Elie Moullé,
carte hydrographique de la région du canyon de Saulges
Sur la carte
régionale, il faut légender le rond rouge « canyon de Saulges et département
de la Mayenne » et supprimer celle du
« Rey ».
pas de nom d'auteur mais les rappeler en page 2
erreur de lien
(photo: Hervé Moullé.
la falaise de calcaire avec ses fissures
ajouter des photos de
concrétions de Mayenne-Sciences
page 6
Pourquoi l'Homme de Cro-Magnon
à Saulges?
reconstitution d'un Homme
de
Cro-Magnon (grottes de Grimaldi, 25.000 ans), musée de
Préhistoire régionale de Menton
(réalisation: Erik
Granqvist????)
Les hommes de Cro-Magnon vivent à Saulges
au Paléolithique supérieur parce qu'ils trouvent un
environnement favorable.
Les Hommes de Cro-Magnon étaient des Homo sapiens
chasseurs cueilleurs qui sont arrivés en Europe il y a 40.000
ans. (Cro-Magnon est le nom d'un site préhistorique
célébre de Dordogne)
Il y a 25.000 ans, le climat était très froid. Des
mammouths, des chevaux, des rennes ... vivaient dans la région
de Saulges. Des Hommes de Cro-Magnon, qui suivaient les
troupeaux, ont trouvé dans le canyon des conditions favorables
pour passer l'hiver: de l'eau, de la végétation et des
grottes pour s'abriter des intempéries et du vent.
Dès le 19ème siècle, des découvertes
d'outils et de fossiles puis des fouilles ont montré ici la
présence de l'homme.
? Paléolithique paléo =
ancienne, lithique = pierre
Le Paléolithique est la période
préhistorique où l'Homme est chasseur-cueilleur et
nomade. Cela va de l'apparition de nos premiers
ancêtres inventeurs d'outils (2,6 millions d'années)
jusqu'à l'invention de l'agriculture (il ya 10.000 ans).
Le Paléolithique
inférieur (2,6 millions d'années
à 100.000 ans) correspond à Homo
habilis (il invente l'outil) et
à Homo erectus (il améliore l'outil avec le biface et
domestique le feu).
Le Paléolithique moyen (100.000 ans à 40.000 ans) correspond à l'Homme de Néanderthal (il enterre ses morts).
Le Paléolithique
supérieur (40.000
ans à 10.000 ans) correspond à
l'Homme de Cro-Magnon (il invente l'art).
page 7
Homo habilis, Homo
erectus, Homo neanderthalensis (vérifier),
Homo sapiens
la carte du déplacement depuis le Rift (Pierre-Elie envoie par la Poste)
document en attente
page 8
l'environnement naturel et
climatique
choisir une photo ou un
dessin des hommes en activité de
chasseurs cueilleurs, une scène de chasse aux rennes
Quand la nature est froide, la
végétation et les animaux s'adaptent.
L'environnement du Paléolithique supérieur n'existe
plus aujourd'hui en France, même s'il peut être
comparé
à la toundra actuelle des régions arctiques. On y
trouvait de grands espaces à la végétation maigre
et rase. Les fossiles découverts dans les grottes de Saulges
permettent de reconstituer la faune de l'époque: mammouth,
rhinocéros laineux, cheval, bison, renne, marmotte... animaux
qui indiquent bien que le climat de l'époque était
très froid. Les vallées abritées étaient
plus accueillantes avec des zones boisées où les hommes
pouvaient s'installer et préparer leurs expéditions de
chasse, le renne étant leur gibier principal.
? glaciation
Dès
Beaucoup d'eau étant stockée aux
pôles et dans les glaciers, le
niveau de la mer était plus bas. On pouvait par exemple aller
à pied de la France
à l'Angleterre.
page 9
l'Europe au Paléolithique
supérieur
En période glaciaire, la banquise recouvre le Nord de
l'Europe.
(Pierre-Elie envoie un
carte décalquée)
France Angleterre et Afrique sont reliés.
(grand atlas de l'Histoire mondiale, 1979, Encyclopedia
Universalis et Albin Michel)
page 10
le mode de vie
(photo: l'Homme du musée de Menton)
Légende de la photo « Homme de
Menton »
Reconstitution d'un chasseur des grottes de Grimaldi
Dans ce site italien, plusieurs sépultures du
Paléolithique supérieur ont été
découvertes au XIX siècle. Elle permettent de
connaître la conformation des premiers Homo sapiens dont certains
étaient de grande taille. Le chasseur ici
représenté portait une coiffe décorée de
petites coquilles de mollusques marins. Il était
équipé d'une sagaie à la pointe en os.
reconstitution d'Eric Granqvist sous la direction scientifique
d'Henry de Lumley
L'Homme est cueilleur et chasseur nomade. Il
n'est pas encore cultivateur ni éleveur.
? abri sous roche Petite cavité naturelle peu profonde située
au pied d'une falaise que l'Homme pouvait utiliser comme habitat.
la fouille de la grotte Rochefort à développer
page 11
la fouille de la grotte Rochefort menée
par Stéphan Hinguant
poinçon sur fibula (péroné)
de cheval, 117 mm
feuille de laurier
pointes en os, longueur 58 mm, 95 mm, 115 mm, 115
mm
coquilles de mollusques perforées
utilisables en pendentifs
canines aux racines perforées, loup,
cheval, phoque
page 12
le besoin de s'exprimer
(photo: , )
L'Homme éprouve le besoin de s'exprimer
autrement que par la parole, il invente l'Art.
? grotte ornée Grotte dans laquelle des artistes Homo sapiens du
Paléolithique supérieur ont dessiné, peint,
gravé, sculpté ou modelé des
représentations d'animaux. Les représentations humaines
sont beaucoup plus rares. Il ne s'agissait pas seulement pour ces
hommes de "décorer" une grotte mais celle-ci devait être
pour eux un lieu chargé de spiritualité, peut-être
un lieu pour chercher à communiquer avec les forces de la nature
et avec les ancêtres. Les représentations animales doivent
constituer des symboles rappelant la place des hommes dans la nature et
racontant l'histoire de leurs ancêtres.
page 13
agrandissement d'un tracé au charbon
empreinte de doigts à l'ocre rouge sur une stalactite
relevé de Romain Pigeaud
page 14
la grotte Mayenne-Sciences
(photo: Romain Pigeaud)
Dimanche 11 juin 1967: La grotte
"Mayenne-Sciences" fait désormais partie du paysage
préhistorien français.
On trouve sur le site une trentaine de
cavités.
Dès 1870, les premières fouilles
sont faites par des archéologues.
Des collections d'objets trouvés à
l'époque sont dispersés dans différents
musées. A l'époque, les chercheurs ne prenaient pas
beaucoup de précautions et ne faisaient pas de relevés.
Porche de la Dérouine fouillé par Chaplin-Duparc
compte-rendu à notre demande
C'est au cours d'une campagne de prospection
systématique entreprise depuis 1964 dans le massif de Saulges
que le groupe spéléologique de la société
"Mayenne-Sciences", conduit ce jour-là par Roger Bouillon, eut
la chance de découvrir le 11 Juin 1967 un
étroit conduit s'enfonçant dans la roche en partant du
pied de la paroi gauche du porche de la Dérouine.
Après quelques heures de
désobstruction, les spéléologues
découvrirent le même jour 80 mètres de
réseau souterrain, trois grandes salles magnifiquement
concrétionnées et surtout, alors que les
préhistoriens de l'époque clamaient partout qu'on n'avait
aucune chance de trouver une grotte à peintures au nord de la
Loire, sur les parois de la troisième salle, les dessins bien
réels, presque "vivants" de quatre chevaux, d'un mammouth et
d'un bison.
Les six spéléologues sont ressortis
de la cavité le soir de ce dimanche 11 Juin 1967, vers
21 heures, à la fois émerveillée et
bouleversés - on l'aurait été à moins - ils
avaient tellement peur qu'on leur prenne leur "invention" qu'ils ont
attendu le vendredi suivant 16 Juin pour révéler
leur extraordinaire découverte, seulement après
être retournés dans la grotte le jeudi (jour de
congé scolaire à l'époque) pour y prendre des
photographies.
La découverte fit grand bruit
évidemment. Le Président Louis Vallée de
Mayenne-Sciences tout d'abord puis des préhistoriens de renom:
Pierre-Roland Giot, Jean l'Helgouach', Michel Brézillon,
André Leroi-Gourhan vinrent visiter la cavité et
authentifier les dessins. La grotte fut immédiatement
fermée et interdite au public tout en restant accessible aux
scientifiques spécialistes. Trente-six ans se sont
écoulés depuis cette découverte mémorable
du 11 Juin 1967, pendant lesquels la grotte
"Mayenne-Sciences" (en effet on lui a donné le nom du groupe
spéléo qui l'a inventée) a été
étudiée, examinée, scrutée... De 6 dessins
repérés le premier jour, on est passé à 53
figures, figuratives ou non, dessinées ou gravées, on a
repéré des traces de mains ou de doigts, on a daté
les dessins, de nombreuses publications sont parues... La grotte
"Mayenne-Sciences" fait désormais partie du paysage
préhistoriens français.
Roger Bouillon, le 2 avril 2003
communication à Mayenne-Sciences
Le porche est communément appelé
"la grotte de la Derouine" ou encore "grotte du mammouth". Tout
à côté, 10 m environ, vers l'Est, on peut remarquer
deux orifices dont nous avions décidé d'étudier
les développements. L'un donne naissance à une
série de galeries basses, de faible ampleur, l'autre est
obstrué, après 3 m. Le travail de dégagement
commencé se montra au-dessus de nos possibilités
matérielles du moment, car l'exiguïté des lieux ne
permettait qu'à un tout petit nombre de
spéléologues d'accéder au "front de taille". De ce
fait, le reste de l'équipe explorait les environs. Trois d'entre
eux observaient, dans l'abri cité précédemment,
sur un tas de vielles boîtes de conserves, quelques billes de
bois semblant reposer sur de la glaise. On déblaie: on
écarte ferrailles et pièces de bois, des moellons sont,
à leur tour, déplacés, et voilà qu'un
très étroit passage apparaît. Une voûte basse
plonge à 45°, un spéléologue s'y engage, il
appelle ses camarades, les six de l'équipe s'engouffrent.
Après 15 m de cette progression difficile,
à la queue leu leu, on découvre une première salle
aux imposantes dimensions: 8 m de long, 5 de large et, ce qui est tout
à fait remarquable pour une région où les couches
calcaires sont de faibles puissances, 18 à 20 m de haut. Une des
parois de cette salle est magnifiquement concrétionnée.
Jamais encore, au cours de notre expérience de
spéléologues, nous n'avions vu, dans une grotte, des
couleurs aussi vives, aussi fraîches, aussi variées. Sur 5
m de haut environ, ce n'est que ruissellement coloré sur
calcaire, dont les nuances multiples varient du rouge sang au blanc
immaculé en passant par toutes les gammes des ocres, des roses,
des mauves et, même, des bleus.
Une large diaclase conduit à une
deuxième salle d'aspect et de taille plus modestes. Peu
après, nous découvrons une troisième salle en
forme d'équerre et traversée par une rivière
souterraine. Cette salle, large de 4 à 5 m, longue de 20
contient les dessins préhistoriques dont la découverte
fait l'objet principal de cette communication.
Nous avons pu dénombrer, lors de ces
premières études, six animaux: quatre chevaux, un
mammouth et, sans doute, un bison. En outre, nous avons observé,
sans pouvoir toutefois leur attribuer une signification exacte, un
certain nombre de signes et d'ébauches...
Tous ces dessins sont de simples contours
dessinés en noir...
Roger Bouillon, extrait du bulletin de
Mayenne-Sciences, année 1967
il existe 8 grottes ornées au nord de la
Loire, le sud en compte beaucoup plus.
2001
50 m de long à l'horizontal, draperie
stalactique, 3 salles, 52 représentations: 24 traits noirs
charbon fusain brut non lissé, 13 gravures, 13 traces de doigt,
.............
? la datation au Carbone 14
à simplifier
page 15
(gravure XIXe)
page 16
le cheval
(cl. Romain Pigeaud, Musee du Thot (Dordogne), avec l'aimable
autorisation de Laurent Delbosse.)
On trouve encore en Mongolie un cheval sauvage
qui ressemble à son ancêtre préhistorique, il
s'agit du cheval de Przewalski.
Le genre Equus regroupe le cheval, le zèbre, l'âne
et l'hémione. Il est originaire d'Amérique et se retrouve
dans l'Ancien Monde à partir de 2,6 millions d'années.
Les représentants du genre Equus sont des herbivores très
bien adaptés à la course sur terrain dur. Leurs membres
sont simplifiés, avec un seul doigt à leur
extrémité et des articulations peu souples mais robustes.
Avec l'évolution, les ancêtres du genre ont ainsi vu, en
50 millions d'années, leur taille s'accroître et leur
nombre de doigt passer de 5 à 1 à chaque membre. Un
cousin du genre Equus a vécu jusque vers 3 millions
d'années en Eurasie et 1 million d'années en Afrique.
C'est l'hipparion qui avait gardé 3 doigts à chaque
membre et qui était donc moins évolué. Les
premiers hommes ont connu l'hipparion en Afrique. Le zèbre et
l'âne en Afrique ainsi que l'hémione en Asie descendent
des premiers représentants du genre Equus arrivés dans
l'Ancien Monde. Le cheval Equus caballus est une espèce
arrivée en Eurasie par une migration plus récente,
après 1 million d'années, toujours en provenance
d'Amérique. Les chevaux ont finalement disparu de leur berceau
américain et n'y sont revenu que sous forme domestiquée
avec les premiers colons européens. Le cheval a
été domestiqué à la fin de la
préhistoire, à l'âge du bronze. Le seul Equus
caballus sauvage actuel est le cheval de Przewalski originaire de
Mongolie et qui se trouve dans de nombreux parcs animaliers sur toute
la planète. Il se distingue bien du cheval domestique par sa
crinière courte et raide et son aspect trapu.
En Europe, les Homo erectus, les hommes de Néanderthal et
les Homo sapiens du Paléolithique supérieur ont toujours
chassé le cheval comme l'attestent les ossements
découverts dans les sites préhistoriques. Ces populations
était particulièrement nombreuses durant les
périodes froides caractérisées par le
développement des espaces découverts avec peu d'arbres.
Au Paléolithique supérieur, l'Homme de Cro-Magnon
portait un grand intérêt au cheval. Il ne s'agissait
pourtant pas de son gibier principal. Ce sont les cervidés, en
particulier le renne, qui tenaient cette place. Mais les très
nombreuses représentations du cheval dans l'art pariétal
indique que cet animal avait été choisi, avec le mammouth
et les bovidés, pour que ses représentations servent de
moyen d'expression.
page 17
page 18
le mammouth
(dessin: Almudena Arellano, couleur:
Juliette)
La réalité de l'époque
Les mammouths vivaient dans la région de
Saulges. Des restes trouvés lors de fouilles prouvent leur
présence.
Un cousin de l'éléphant
Les mammouths sont apparus sur Terre après les dinosaures
et ont disparu depuis 5000 ans. Ils vivaient à l'époque
de nos ancêtres préhistoriques.
Ils étaient adaptés au climat froid grâce
à leur fourrure, leur peau et leur réserve de graisse. (2
couches de poils de 2 à 30 cm, 2 à 5 cm de peau et 10 cm
de graisse).
Leurs défenses de 4 m leur servaient à fouiller la
neige pour chercher à manger et à se battre. Ils
étaient herbivores et possédaient 4 molaires de 23 cm
pour écraser l'herbe, les feuilles, la mousse ou l'écorce
d'arbre.
Leurs oreilles étaient petites (28 x 18 cm) Celles de
l'éléphant servent à refroidir, le mammouth
n'avait pas ce problème puisqu'il faisait froid).
Leur trompe leur servait de nez, de bras et de main bien utile
pour arracher les touffes d'herbes.
Le mammouth marchait sur l'extrémité de ses doigts
écartés (5 aux pieds avant et 4 aux pieds
arrière).
Des mammouths entiers ont été retrouvés dans
la glace. Des recherches ont lieu actuellement sur leur ADN afin de
mieux le connaître.
Le genre Mammuthus appartient à la famille des
éléphants, représentée de nos jours par
l'éléphant d'Asie (le genre Elephas) et
l'éléphant d'Afrique (le genre Loxodonta), mais qui
était plus diversifiée et répandue sur la
planète aux époques des Homo erectus, des Hommes de
Néanderthal et des Hommes de Cro-Magnon. Les
éléphants sont des animaux très particuliers par
rapport aux autres mammifères. Leur longue trompe et leurs
incisives supérieures développées en
défenses leur donne un aspect étrange. Le type
d'éruption de leurs dents est aussi unique. Pour chaque demi
mâchoire, au lieu de voir ses dents de lait remplacées par
les dents définitives qui vont toutes se mettre en place quand
il arrive à l'âge adulte, l'éléphant va voir
ses six dents (par demi mâchoire) pousser de l'arrière
vers l'avant l'une après l'autre en se succédant tout au
long de sa vie. C'est un peu comme un tapis roulant de dents. La
première dent est petite (seulement quelques centimètres
de longueur) et la sixième est la plus grande (plusieurs
dizaines de centimètres de longueur). Au fur et à mesure
que la dent en place s'use, la dent suivante se développe pour
prendre sa place.
La famille des éléphants est apparue en Afrique
à une époque où ce continent n'était pas en
contact avec l'Eurasie. Quand ce contact va s'établir à
partir de 18 millions d'années, des éléphants vont
passer en Eurasie et certains iront même jusqu'en Amérique
(noter que c'est un cheminement inverse de celui d'Equus). Le genre
Mammuthus est apparu en Afrique vers 5 millions d'années. Des
membres de ce genre vont passer en Eurasie vers 2 millions
d'années puis en Amérique. Le mammouth laineux typique
Mammuthus primigenius est issu d'une longue évolution qui s'est
orientée vers une adaptation au climat froid des régions
nordiques. Il existe à partir de 300 000 ans. Il est moins grand
que ses ancêtres (soit la taille de l'Elephas actuel, 2,5
à 3 mètres au garrot). Sa fourrure est épaisse.
Ses oreilles sont petites. Ses défenses sont très
courbées et peuvent atteindre 4,5 mètres de longueur. Ses
molaires sont constituées d'une juxtaposition de lames
d'émail comme chez tous les éléphants. Avec
l'évolution du genre Mammuthus, ces lames sont devenues de plus
en plus hautes, de moins en moins épaisses et de plus en plus
nombreuses pour chaque molaire. La « meule »
ainsi constituée avait donc un maximum d'efficacité pour
broyer les herbes coriaces de la toundra. En étant plus haute,
la molaire compense l'usure rapide due aux herbes coriaces. En ayant
des lames plus fines et plus nombreuses, la surface de mastication de
la molaire possède plus de reliefs d'émail constituant la
partie active de la meule.
La disparition du mammouth ne date que de quelques milliers
d'années en Sibérie. Ce territoire livre même des
mammouths entiers conservés dans le sol gelé en
permanence. En Europe, il était particulièrement
répandu durant le Paléolithique supérieur. L'Homme
de Cro-Magnon en a exploité les importantes ressources ;
viande, ivoire... mais il n'existe pas encore de preuve de la pratique
de la chasse au mammouth.
Le mammouth devait être très impressionnant à
voir dans les paysages découverts et froids de l'Europe d'il y a
25 000 ans. Sa présence dans l'Ouest de la France, région
au climat actuel océanique tempéré et humide,
indique bien qu'au Paléolithique supérieur, le climat
était « glaciaire », nettement plus froid
et sec. L'Homme de Cro-Magnon attachait visiblement une grande
importance à ce « compagnon » de la
toundra comme le montrent ses représentations dans l'art
pariétal.
? représentation symbolique
Les artistes de la Préhistoire ont
représenté le mammouth sur les paroies des grottes et sur
des objets. On trouve des formes caractéristiques: une bosse
à la nuque, un gros ventre, pas d'extrémités et
pas de poils.
page 19
molaire inférieure de
mammouth, porche de la Dérouine, entrée de la grotte
Mayenne-sciences, musée du Mans
agrandissement, les lames
d'émail sont séparées par du cément et de
la dentine
(Pierre-Elie Moullé. La dent de mammouth,
musée du Mans)
objet travaillé en ivoire de mammouth,
collection Chaplain-Duparc, musée du Mans, 155 mm
page 20
les chercheurs cherchent...
? chercheur
Spécialiste en science physique, naturelle ou humaine dont le
but est d'apporter de nouvelles connaissances permettant de mieux
comprendre l'origine et la constitution de l'Univers, du système
solaire, de la Terre, du monde vivant, l'origine et l'évolution
de l'Homme, l'organisation de ses sociétés, l'histoire de
ses civilisations, de ses productions matériels et
intellectuelles. Dans le domaine des sciences appliquées
(technologie, génie civil, agronomie, médecine,
pédagogie...) le chercheur s'attache à améliorer
le bien-être de l'homme. Malheureusement, le progrès
engendre parfois des effets néfastes.
? paléontologue
Chercheur qui travaille sur l'origine et l'évolution du monde
vivant. La paléontologie est la science qui étudie la vie
du passé. Comprendre la vie passée permet d'expliquer la
complexité des être vivants actuels et de la nature.
Il ne faut pas confondre "Préhistoire" et
"Paléontologie". Par exemple, l'étude des dinosaures ne
concerne pas du tout la Préhistoire.
? préhistorien
Chercheur qui travaille sur l'origine et l'évolution de l'Homme
et de ses civilisations. La préhistoire proprement dite
débute avec les premiers représentants du genre Homo et
l'invention de l'outils et s'achève à l'âge du
bronze. Le terme peut être étendu à la question de
l'origine des Hominidés ancêtres des premiers hommes. Les
plus connus étant les australopithèques.
page 21
biblio...
web, livres, musiques, revues,
remerciements:
Romain Pigeaud, paléontologue, spécialiste de la
grotte Mayenne-Sciences: romain.pigeaud@wanadoo.fr
Pierre-Elie Moullé, paléontologue, Musée de
Préhistoire de Menton: pierreeliemoulle@wanadoo.fr
Roger Bouillon, inventeur (découvreur) de la grotte
Mayenne-Sciences
Almudena Arellano, paléontologue, Musée de
Préhistoire de Menton: almudenaarellano@yahoo.fr
Stéphan Hinguant, paléontologue, chargé de
fouille de la grotte Rochefort
Jérôme Tréguier, Musée de Laval
????????? Thauré,
Musée de Tessé Le Mans
Ce qui manque
-dessin d'un groupe d'Hommes de Cro-Magnon dans un abri sous
roche
-une illustration de fond de page
-une carte de la glaciation en Europe
-des dessins d'enfants
-des propositions d'atelier
-détailler la technique du fusain charbon de bois, de la
gravure...
-définir l'Art
le carbone 14:
un site à étudier:
http://cgq-qgc.ca/tous/terre/datation.html
" Le carbone 14, appelé aussi radiocarbone, est un isotope
radioactif du carbone. Son existence est connue depuis 1934, date
à laquelle il fut produit artificiellement pour la
première fois, mais ce n'est qu'en 1946 que le chimiste
américain W.F. Libby prouva que le C14 existait également
dans la nature, bien qu'en très faible quantité.
L'interaction en haute atmosphère de rayonnements cosmiques et
d'atomes d'azote, principal constituant de l'atmosphère
terrestre, entraine en effet la formation de C14. Ce carbone radiocatif
possède les mêmes propriétés que le carbone
non radioactif et, comme ce dernier, va très rapidement s'oxyder
au contact de l'ozone atmosphérique pour former du gaz
carbonique (CO2). Le CO ainsi forme, composé de C14 (...) est
ensuite assimilé par les végétaux, puis par les
animaux terrestres, passe dans l'eau de mer et rentre dans la
constitution des organismes marins. Lorsqu'un organisme terrestre ou
marin meurt, ses échanges avec l'atmosphère cessent et le
C 14 qu'il contient commence à se desintégrer (...).
Libby proposa d'utiliser ce phénomène de
décroissance radioactive pour dater des échantillons
fossiles d'origine organique. "
(Jean-Jacques Bahain, in GRIMAUD-HERVE, D. et alii, Histoire
d'Ancêtres, Paris, Ed. Artcom', 2001)
Les dates radiocarbonées sont en général
données en dates BP (Before Present en anglais) , le
présent étant l'année 1950, date de
l'échantillon de référence à partir duquel
est calculé la loi de décroissance radioactive du C14. En
théorie, pour avoir un âge en dates réelles, il
suffit donc de rajouter 1950 à la date brute obtenue. Pas si
simple! En effet, les scientifiques se sont aperçus que la
quantité de carbone dans l'atmosphère n'est pas constante
dans le temps: il suffit d'une éruption volcanique ou, comme
aujourd'hui, d'une industrialisation massive, pour que la
quantité augmente rapidement. On calibre donc les dates en
fonction d'échelles de référence comme la
dendrochronologie (comptage des cernes des arbres). Mais on ne peut le
faire pour toutes les époques: ainsi, dans le cas des dates de
Mayenne-Sciences, les scientifique ne sont pas d'accord pour les
échelles de calibration, si bien qu'il vaut mieux laisser les
dates en BP pour le moment!
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Je me suis essayé à une explication simple de la
datation par Carbone 14.
M. Barré
Carbone 14
Les scientifiques se sont aperçu que le carbone, qui est
très répandu dans l
'atmosphère et est largement absorbé par les
organismes végétaux et animaux
(dont l'homme), contient une très faible partie (une sur
mille milliards)
naturellement radioactive, appelée carbone 14, uniquement
décelable avec un
appareil appelé compteur Geiger. Après la mort d'un
organisme vivant, le
carbone qu'il contient cesse de se renouveler et sa partie
radioactive
diminue très lentement. Quand on retrouve des restes
très anciens de ces
êtres vivants (ossements, bois non
décomposé), on mesure la perte de carbone
14 et on arrive à calculer approximativement depuis
combien de siècles ils
sont morts. Ce type de mesure n'est utilisable que pour les
époques
éloignées et on s'en sert beaucoup en
Préhistoire.
des
définitions par Pierre-Elie
Préhistoire : Période de l'histoire de l'Homme
et de ses civilisations qui se situe avant l'usage de
l'écriture.
Paléolithique : Période de la
préhistoire caractérisée par l'usage de la pierre
taillée, depuis l'invention de l'outil il y a au moins 2,6
millions d'années jusqu'à la fin de la dernière
glaciation il y a 10 000 ans. Au Paléolithique succède le
Mésolithique (10 000 à 7 000 ans)
caractérisé par la taille d'outils en pierre
taillée de petite taille, puis le Néolithique (7 000
à 2 000 ans) caractérisé par l'invention du
polissage de la pierre pour la fabrication de haches et de herminettes.
Le Néolithique, époque des premiers agriculteurs, fait
place à l'âge du bronze, dernière période de
la préhistoire en Europe. La dernière période du
Paléolithique est le Paléolithique supérieur (37
000 à 10 000 ans)
Cro-Magnon : Site préhistorique de la commune des
Eyzies-de-Tayac en Dordogne. Nom donné aux premiers Homo sapiens
du Paléolithique supérieur. Les Hommes de Cro-Magnon
n'étaient que chasseurs-cueilleurs, comme leurs ancêtres
Homo erectus et leurs cousins les hommes de Néanderthal. Au
Mésolithique, au Néolithique et à l'âge du
bronze, de nouvelles populations d'Homo sapiens sont arrivées en
Europe.
Grotte ornée : Grotte dans laquelle des artistes Homo
sapiens du Paléolithique supérieur ont dessiné, ou
peint, ou gravé, ou sculpté, ou parfois modelé
essentiellement des représentations d'animaux. Les
représentations humaines sont beaucoup plus rares. Il ne
s'agissait pas seulement pour ces hommes de
« décorer » une grotte mais celle-ci
devait être pour eux un lieu chargé de
spiritualité, peut-être un lieu pour chercher à
communiquer avec les forces de la nature et avec les ancêtres.
Les représentations animales doivent constituer des symboles
rappelant la place des hommes dans la nature et racontant l'histoire de
leurs ancêtres.
Calcaire : Type de roche constituée au fond de la mer
durant les ères primaire, secondaire ou tertiaire par
accumulation de débris d'organismes marins, principalement des
coquilles de mollusques dont la composition chimique est le carbonate
de calcium ou calcaire. Ces roches ont pu se retrouver à l'air
libre dans toutes les régions du monde en raison de
phénomènes de retrait de la mer, de mouvements des
continents et de formation de montagnes.
Mayenne : Département français qui doit son
nom à la rivière Mayenne qui le parcours du Nord au Sud.
Rivière : Cours d'eau qui ne se jette pas directement
dans la mer mais qui rejoint un autre cours d'eau (au niveau d'un
confluent). Un tel cours d'eau est donc un affluent d'un autre cours
d'eau. Par exemple, l'Erve est une petite rivière qui se jette
dans la rivière Sarthe (c'est donc un affluent de la Sarthe). La
Sarthe et la Mayenne se rejoignent pour former la Maine, courte
rivière qui est un affluent du fleuve Loire (un fleuve se jette
dans la mer).
Canyon : Terme d'origine espagnole qui désigne une
vallée encaissée, bordée par de falaises pouvant
être très hautes. Cette vallée a bien sûr
été creusée par le cours d'eau qui y coule.
Cheval : Mammifère herbivore adapté à
la course grâce à des membres se terminant par un seul
doigt muni d'un sabot. Le cheval Equus caballus est domestiqué
depuis l'âge du bronze. Le cheval de Przewalski est le seul
cheval sauvage actuel. Il est originaire de Mongolie. Les cousins du
cheval sont les zèbres et les ânes (originaires d'Afrique)
et les hémiones (originaires d'Asie).
Mammouth : Mammifère herbivore fossile du groupe des
éléphants qui est bien connu par son squelette mais aussi
par des restes comme la peau et les poils conservés dans les
sols gelés de Sibérie en Russie. Le cousin actuel le plus
proche du mammouth, Mammuthus primigenius, est l'éléphant
d'Asie Elephas maximus.