jeudi 29 mars 2001
 
Gouendoline à Mayotte 01
 
Tout a commencé hier soir à 21:30. Tout était tranquille, je demandais à maman si je pouvais sortir avec des copains et des copines sur la plage. Elle me répondit:
-Si tu veux mais tu rentres à minuit pile, d'accord?
Je répondis:
-Oui maman!
On s'est baignés dans l'eau tiède et douce. Des coups sonnèrent au clocher. J'avais oublié ma montre et je croyais qu'il était 23:00. Alors je ne m'affolais pas. La nuit était tombée, je demandai l'heure à un copain, il me dit:
-Il est 00:30, pourquoi?
Je sautai 3 mètres, tout en m'affolant. Je sortis de l'eau en vitesse mais, dans la nuit profonde avec la lune toute ronde, je m'effondrai par terre, ma tête se fracassa sur le sable doux et mouillé et je vis une espèce d'ombre noire, si noire...
 
Je me réveillai aux urgences où travaille mon père.
Je demandai à une infirmière où j'étais tombée. Elle me répondit:
-Je m'appelle "9213" et vous êtes tombée je ne sais où. On nous a choisi comme ça par hasard dans la rue et comme nous n'avons pas de prénom dans notre village, on a des numéros!
Je fis un bon et soudain...
 
Je me retrouve au bord d'une falaise!
Dans le trou de la falaise, il y a une dame, belle, très belle. Elle a des cheveux d'or, une robe de soie et d'argent. Il y a beaucoup de couleurs: jaune, bleu, vert, or, noir, violet, rose, blanc et bien sûr le rouge, pour le sang. Elle a une peau si blanche que ça lui fait un teint merveilleux.
Je descendis de la falaise, en faisant attention de ne pas tomber. Je la réveillai avec précaution et je la ramenai à la maison, lui mis un petit foulard mouiller sur le cou. Elle se réveilla et toussa légèrement. Elle me regarda avec un air stupéfait et enfin, elle me dit:
- Oh! mais, ne me dites pas que je suis chez Ciloée Masarhi?
- Heu... Je ne veux pas vous vexer, mais, oui, vous êtes bien ici.
La dame ne semblait pas du tout vexée comme je l'avais prévu. Je lui dis encore:
-Vous voulez de l'ananas ou d'autres boissons?
Elle me répondit:
-D'abord, faisons connaissance. Moi, je m'appelle Gouendoline et je viens d'Espagne. Voici mon époux, il s'appelle Otello:
-Bondjour, fit-il avec son accent.
-Maintenant, à toi!
-D'accord, je m'appelle Ciloée et je suis originaire d'Algérie. La dame me dit:
-Où sommes nous s'il vous plaît?
Vous êtes à Mamoudzou, plus précisément dans Mayotte. La dame me répondit:
-Allons donc faire un tour dans notre si beau pays pour montrer la beauté qui entoure les petites villes à cette jeune fille! dit-elle à son mari.
-Bién sour, dit le mari.
Elle dit encore:
-Passons par le Sahara, ce sera beaucoup plus court.
Elle était belle mais pas très intelligente.
-Passer pér lé Sahara?! San né va pas lé têté!
 
Après avoir trouvé le bon chemin, sur la carte, nous partions. Mais au milieu du chemin, nous n'avions plus d'eau et comme nous étions à pied...
La nuit commençait à tomber, l'eau était à sec.
Gouendoline claqua des doigts et tout d'un coup, une gourde apparue dans ses mains!
-Et voilà le travail, dit-elle, je commence à m'endormir sur place, passons la nuit ici. Son mari dit:
-Oùne sé?!
-Là bas, gros bêta!
Otello ne savait toujours pas où. Je le voyais bien moi qu'il ne savait pas où, alors je pointai le doigt sur l'oasis dont elle parlait. Nous avons donc passé la nuit à la belle étoile dans cette oasis.
 
Le lendemain matin, je fus réveillée par un bruit, comme quelqu'un qui criait à s'en casser la voix.
-OOOooOOoOoOooooooOoo!
C'était Gouendoline qui chantait à tu-tête. Bien entendu, elle choisissait toujours le meilleur moment pour chanter! Nous prenions notre petit déjeuner quand soudain, Otello disparut. Je dis sur un ton stupéfait:
-Quoi, lui aussi est magicien!
Elle me répondit:
-Ben... oui, pourquoi?
Je sautai de joie.
-Youpi! Je suis tellement contente de savoir qu'Otello est magicien lui aussi!
-Aaaaaaaaaaaaaaaa!
-Qu'est c'qui s'passe Gouendoline?
Elle avait été mordue par un serpent redoutable dont elle m'avait parlée. Je me souviens de ses paroles, elle disait:
-Si ce serpent mord tous les gens comme moi... Sa piqûre est mortelle. S'il m'injecte son venin, je meurs et je ne peux pas me réveiller à temps pour enlever le venin.
Je tire de toutes mes forces le serpent, ça y est, je l'ai attrapé, je prends une hache qui, soit disant, servait à couper le bois pour maintenant couper la tête du serpent :
-Ttchhhaacc! fit la hache pleine de sang vert et gluant.
-Heu... ben... ça va Gouendoline?... Avec cette petite voix toute patraque, je n'avais pas l'air fin moi!
-Hôôôôôôôôô... Ma petite Ciloée, keuff keuff (elle tousse), tu vas bien me manquer. Maintenant, laisse moi mourir en paix, s'il te plaît... Sur ma joue, des larmes énormes coulaient tranquillement vers ma bouche. J'éclatai en sanglots quand soudain, Otello apparut à nouveau, il était allé faire des achats. Quand il vit sa femme, il lâcha tous ses achats, prit un couteau et se tua. Je criai:
-NON, C'EST PAS POSSIBLE!
Je me dis dans ma tête:
-Mais Otello est magicien et les magiciens ne meurent que de ce serpent redoutable.
Je pris le couteau et l'arrachai du coeur d'Otello. Il me dit:
-Oh! commé as tou douvinai qué jé n'été pas mourt?
Tout d'un coup, Otello se transforma en un joli petit être. Je dis d'un ton gêné:
-Glups, heu je...hum, ben fgkuefyv...
Le garçon me répondit:
-Excuse moi, je devais te le dire avant...
 
-Voilà, je m'appelle Hanka et je viens de la tribu des Hinka. Mon père et ma mère étaient eux même des spécialistes en magie. Quand j'étais encore petit, il y avait la guerre entre deux pays, Roubatari et les Hinka. Et comme nous étions en Algérie, nous sommes allés au pays des Hinka, mais hélas, ils ont suivi notre trace et nous ont attaqué.
Alors, quand je suis devenu grand, j'ai choisi Gouendoline et je lui ai appris la magie. Et c'est moi qui t'ai envoyé ici.
 
-Ha, je comprends mieux maintenant.
-Bon, poursuivons cette route jusqu'à l'Espagne, dit il.
-Mais, maintenant que Gouendoline est morte nous ne pouvons plus y aller. Elle seule connaissait le chemin.
Je lui réponds :
-Bon, on n'a plus qu'à retourner à zéro!
-Mais non, il suffit de se servir d'un peu de magie.
-CLAC! fit il avec ses doigts...
Et voilà je me retrouve à hôpital!
-Oh! mais c'est pas vrai!
L'infirmière arriva en sursaut :
-Qu'est ce qu'il y a, mademoiselle Masarhi?
-Rien neuf-mille machins trucs!
J'étais très très énervée. Pour une journée comme celle là, c'était un peu normal.
Je ressortis des urgences en vitesse car j'en avais assez d'être sous perfusion.
 
J'allai dans un coin où Hanka m'avait donné rendez-vous. Il était là, plus tranquille que je ne le pensais. Il cueillait des fleurs et ne voyait pas que j'étais là. Je lui dis:
-Oh l'asticot, descends de ton nuage parce que moi j'ai pas tout mon temps, l'infirmière va venir me chercher dans pas longtemps.
Hanka ne se retournait pas, je lui pris l'épaule et le retournais.
C'était un épouvantail.
 
L'infirmière arriva, elle me dit en criant:
-Qu'est ce que vous faites ici, vous devriez être dans votre chambre.
Je lui réponds:
-Tu sais pour tout à l'heure, je suis désolée de t'avoir traiter de
neuf mille machins trucs.
-Oh! tu sais, j'ai un peu l'habitude.
Je lui dis:
-Pour me faire pardonner, je t'invite ce soir même à 20h, rue de l'Articla.
-D'accord, alors à ce soir.
 
L'après midi a passé assez vite pour moi. Mais je me demandais où Otello était. Tout de même, il me dit toujours quand il part.
C'était le soir. J'attendais qu'une infirmière me fasse sortir de cet hôpital car c'était mon jour de sortie.
Enfin, une infirmière arriva dans ma chambre et me fit sortir.
Rendue cher moi, je fit un bon repas italien et j'attendis 9213.
Quelqu'un frappa à la porte. Je regardai par la fenêtre en espérant que c'était 9213. Mais je vis quelqu'un d'autre.
J'ouvris la porte et ce quelqu'un me dit:
-Je suis bien chez Ciloée Masarhi?
-Heu, oui pourquoi?
-Viens par ici.
J'avançai tranquillement vers ces hommes habillés en noir.
Je vis Hanka plein de traces rouges.
Il avait été fouetté et tapé.
Je dis, effrayée:
-Qu'est ce que vous lui avez fait?
Alors que je leur posais une question, ils me prirent et me jetèrent dans un camion où je retrouvai 9213 ficelée.
On était tous les trois dans le camion.
Tout d'un coup, j'eus une idée. Dans ma poche, il y avait un briquet. Avec ce briquet, je fis brûler la corde avec laquelle ils m'avaient attachée.
Après, je fis brûler les cordes de Hanka et de 9213 et j'ai légèrement ouvert la porte du camion. Le camion ne roulait pas encore. Hanka sortit puis moi puis 9213. Nous rentrions chez moi nous réfugier. Le camion partais, sans nous à l'intérieur.
 
Mais là, rendus dans la cuisine, nous étions envahis de petites bêtes. C'était les hommes du camion qui les avaient fait rentrer dans la cuisine. Avec mon briquet, je leur fis peur, tellement peur qu'ils partirent. Les hommes partirent avec, bien entendu...
Je leur dis:
-C'était sûrement des Voilacta, ils ont peur du feu et de la lumière.
-Est ce que tu les connais, Hanka?
-Oh! tu sais, moi, je connais presque tout au monde, c'est pour ça que je suis toujours dans mon nuage...
 
à suivre... (Juliette, 8 ans)
 
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