- le forçage de la
liberté
- par Paul Le Bohec
-
- [...]
- Il faut veiller au grain car l'échec de l'un pourrait
être l'échec de tous. La première
précaution à prendre, c'est de démolir
l'image du pouvoir scolaire. L'animateur ne doit jamais être
un manipulateur extérieur et, encore moins un
observateur-interprétateur. Non, il participe au groupe ;
il se fond dans le groupe ; on ne doit pas pouvoir distinguer
sa participation.
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- Dans ces conditions, ça marche à chaque fois.
Seulement, voilà, il faut prendre au départ le parti
d'être directif. Et, dans l'idéologie non-dialectique
du tout ou rien actuelle, cela peut poser des problèmes
à certains. La solution est d'ailleurs très vite
trouvée : les groupes qui refusent toute animation
initiale s'effondrent dès le départ. Pour moi, les
choses sont claires : je dois prendre mes
responsabilités. Je suis là pour le
« forçage de la liberté »
; pour aider de premiers petits pas dans un possible nouveau
palais. Puis, peu à peu, je m'effacerai. D'autres
proposeront des techniques ; on acceptera les incidents, on
réinvestira les incompréhensions. Mon souci
principal sera alors de protéger toute expression, toute
invention formelle sans que jamais celui qui propose puisse
être mal accueilli.
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- extrait de...
- Ah! vous écrivez
ensemble!
- n°
172-173-174 Supplément au n°10 1983