Ducretet
1898 - 1998 Centenaire d'une expérience mémorable.
la première transmission sur terre en France entre le tour Eiffel et le Panthéon en 1898
Le 5 novembre 1898,
Eugène Ducretet (1844-1915) fait une démonstration publique importante entre le troisième étage de la Tour Eiffel et le Panthéon avec inscription des signaux sur bande d'enregistreur de type Morse et déclenchement automatique de l'inscription dès l'arrivée des signaux.
 
Sans le vouloir, par ces essais réussis,
il sauve la Tour Eiffel
menacée de démolition à l'époque. En effet, le capitaine Ferrié, chef des transmissions de l'armée française, comprend tout l'intérêt d'une communication avec le front, sans fil. Gustave Eiffel, pour accélérer le sauvetage de sa tour, paie de ses deniers le premier émetteur.

Alors qu'en Angleterre, Marconi règne en "industriel" sur les applications de la T.S.F., Ducretet est presque seul à défendre, en ce domaine, les couleurs de la France.
Il ne s'impose pas en savant mais, constructeur de qualité d'appareils de qualité, il travaille en étroite collaboration avec de nombreux chercheurs, notamment le russe Popov avec qui il prend, en commun, plusieurs brevets.
Alors que dans les années 1900, les signaux sont reçus sur des appareils inscripteurs de type Morse, Popov et Ducretet sont, semble-t-il, les premiers à obtenir la lecture du son avec un détecteur spécial et un écouteur téléphonique.
 
Mais, qui a inventé la T.S.F?
Hertz, Branly, Lodge, Tesla, Popov, Marconi, Ducretet et bien d'autres!
En fait, chacun a apporté sa pierre en gravissant les marches de l'escalier de cette sensationnelle invention.
S'il nous faut un inventeur, c'est sans nul doute à Hertz qu'il faut attribuer ce mérite.
Pressentant l'importance maritime de cette nouvelle méthode, Marconi poursuit ses essais, surtout sur l'eau, notamment en juillet 1898 ou les régates de Kingstown sont l'occasion d'une démonstration publique réussie. Pendant 3 jours, 700 messages de journalistes sont transmis. Excellente opération publicitaire pour Marconi.
En France Eugène Ducretet est l'un des rares à relever le gant...
Il fut l'un des pionniers de la télégraphie sans fil et, à titre privé, sans subventions, à exécuter les premières expériences publiques de transmission sans fil.
Le 5 novembre 1898, il fait une démonstration publique importante entre le 3ème étage de la Tour Eiffel et le Panthéon avec inscription des signaux sur bande d'enregistreur de type Morse et déclenchement automatique de l'inscription dès l'arrivée des signaux.
Sans le vouloir, par ces essais réussis, Ducretet sauve la Tour Eiffel menacée de démolition à l' époque. En effet, le capitaine Ferrié, chef des transmissions de l'armée française, comprend tout l'intérêt d'une communication avec le front, sans fil. Gustave Eiffel, pour accélérer le sauvetage de sa tour, paie de ses deniers le premier émetteur.
Nul doute que, si les financiers français et l'Etat n'avaient pas manqué de clairvoyance vis à vis de la T.S.F., la France avait, en Eugène Ducretet, l'homme qui aurait pu concurrencer Marconi. Il fallut attendre 1910, avec Girardeau et le capitaine Ferrié pour atteindre ce résultat.
Au Musée de la communication, à Angers, dans le château de Pignerolle, est reconstituée cette célèbre expérience en vraie grandeur avec du matériel d'époque, telle que représentée sur la photo prise par le fils d'Eugène Ducretet.
Pour la petite histoire, il faut noter que la photographie ne représente pas l'exacte vérité car, en fait, l'expérience n'a réussi qu'avec l'émetteur au 3ème étage de la tour et le récepteur au Panthéon.... (voilà comment se propagent de fausses informations.)
Quel était le matériel employé?

A l'émission:
UN GENERATEUR DE HAUTE TENSION
C'est une bobine d'induction à deux enroulements (dite de Rumkorff) dont le premier enroulement (primaire basse tension) est alimenté par un ensemble de piles ou d'accumulateurs.
Le deuxième enroulement (secondaire haute tension) fournit une très haute tension de 50 à 100.000 volts.
UN ENSEMBLE INTERRUPTEUR ELECTRIQUE
Dans le circuit des piles, est intercalé un ensemble interrupteur électrique se composant, d'une part, d'une clé de Morse (inter manuel actionné par l'opérateur suivant le code Morse, lui même composé de signaux longs ou courts.
UN ECLATEUR
Le secondaire de la bobine d'induction alimente les deux sphères isolées d'un éclateur produisant les étincelles d'émission. Deux condensateurs haute tension sont associés à l'éclateur.
UNE ANTENNE
Une des sphères de l'éclateur est reliée à l'antenne parfaitement isolée et composée d'un long fil installé le plus haut possible.
UNE TERRE
L'autre sphère de l'éclateur est reliée à une prise de terre; en général c'est une plaque de cuivre enterrée dans la terre gardée constamment humide.
 
A la réception:
UNE ANTENNE
Avec les mêmes qualités et disposition que celles de l'émetteur et reliée à l'une des deux bornes du détecteur.
UNE TERRE
Identique à celle de l'émetteur et reliée à l'autre borne du détecteur.
UN DETECTEUR
Le premier détecteur pratique d'ondes a été conçu par Branly. Il est composé d'un petit tube de matière isolante (verre, ébonite, par exemple) dans lequel est emprisonnée un peu de limaille métallique, elle même légèrement coincée entre deux pistons eux aussi en métal.
Ce détecteur, appelé aussi cohéreur, est installé dans un circuit électrique comportant une pile et un relais extrêmement sensible au passage du courant le traversant.
Dès qu'une onde radioélectrique (étincelle produite à l' émetteur) arrive au cohéreur, ce dernier devient très peu résistant et laisse passer le courant de la pile. Il faut alors un léger choc sur le tube pour décohérer la limaille afin qu' il reprenne son pouvoir détecteur, retrouvant alors une résistance élevée au passage du courant.
On obtient ce résultat en le soumettant à de très légers chocs obtenus à travers un petit marteau actionné par un électro-aimant.
UN RELAIS SENSIBLE
Le courant traversant le cohéreur étant très faible, il actionne un relais spécial très sensible qui, lui même, commande un relais plus puissant actionnant les bobines de l'inscripteur Morse. Celui-ci, de type classique, est légèrement modifié quant à la vitesse de défilement de la bande d'enregistrement. Par ailleurs Ducretet a rajouté un dispositif le mettant en fonctionnement dès l'arrivée du train d'étincelles provenant de l'émetteur.
 
1898, un centenaire important.

voir le livre de Ducretet:
la télégraphie hertzienne sans fil

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