Aux premiers âges de la
T.S.F., les autorités militaires étaient
réservées, sinon hostiles à l'égard de
la radio. Cette réticence s'exprime dans une formule
à graver sur les sottisiers: "aucun intérêt
puisque tout le monde peut entendre!". Mais on entendra en 1935
les mêmes sornettes à propos de la guerre des
blindés.
Face à la tour Eiffel
qui incarne le génie inventif de la France, le "poilu" de
14 debout dans sa tranchée, qui lui, incarne cette
tradition épique. Regardez comme elle est touchante cette
image bleu horizon de la dernière épopée:
barda, molletières, musette et bidon.
Les grands tournants de
l'histoire sont souvent annoncés par de petits virages. Le
virage qui nous intéresse se situe à Calais,
à l'automne 1914. Cette année là, nos
douaniers capturent un espion français, au service de
l'Allemagne, qui transporte dans ses bagages 4 lampes de Lee de
Forest. L'homme réagit comme un précurseur de film
d'espionnage: Deuxième Bureau contre Kommandantur:
"Appelez-moi le capitaine Ferrié et au
téléphone: "Mon capitaine, j'ai à votre
disposition un matériel de transmission qui peut changer le
sort de la guerre". Seul le capitaine Ferrié peut
comprendre la dimension de la prophétie et de la
confidence; l'espion passe au service de la France, les lampes
passent aux mains de nos savants et dès 1915, la triode
"T.M." est opérationnelle. Ainsi nommait-on la lampe radio
à son origine.
Nous fournirons nos
alliés anglais et américains, les allemands ne
mettront au point leur premier appareil qu'en 1917, trois ans plus
tard. Il n'est pas excessif de proclamer que le tube radio a
joué un rôle décisif dans la victoire des
alliés.