- Une maturation des objectifs de
l'éducation
- Célestin Freinet, un
éducateur pour notre temps
- Michel Barré
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- Freinet à
Bar-sur-Loup
- (1920-1928)
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- Une maturation des objectifs de
l'éducation
- (1920-1924)
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- Dans Naissance d'une Pédagogie Populaire, l'histoire de
Freinet commence le 1er janvier 1920 avec son arrivée
à l'école de Bar-sur-Loup. Selon une tradition, le
handicap respiratoire de sa blessure de guerre l'amène
à la recherche d'une autre façon de faire classe.
Peu à peu, au contact du milieu social, il élabore
seul les principes de son action, à l'école et dans
le village, ses contacts extérieurs ne venant qu'ensuite
renforcer son expérience personnelle.
- Même si Freinet a, vers la fin de sa vie,
évoqué cette version du déterminisme
physiologique, l'examen attentif des faits montre une autre
réalité. Qu'il ait dû alors ménager son
souffle, on le croit volontiers, compte tenu de l'ampleur de sa
blessure. Mais cela ne suffisait pas à lui imposer un
changement de pédagogie : de tout temps, avec une bonne
férule et des livres d'exercices, certains instituteurs ont
su ne pas s'époumoner dans leur classe. J'ai
personnellement connu un professeur blessé en 14-18 ; quand
sa blessure le faisait souffrir, il était plus
sévère que jamais. Tout prouve que, dès le
début, Freinet cherche moins à économiser ses
forces qu'à rompre avec la pédagogie qu'il a
lui-même subie. Il sait où il veut aller, disons
plutôt vers quoi il refuse de se laisser entraîner. Sa
pédagogie ne lui est pas dictée par le poids d'un
handicap, mais par des choix qu'il élucidera
progressivement.
- Bar-sur-Loup n'est pas son premier poste à l'issue de
sa convalescence. D'après sa fille Madeleine, il a
tenté à plusieurs reprises de reprendre une classe
à Contes, puis à Dalluis. Son rattachement
administratif à La Croix Villard pour l'année 1919
traduit sans doute cette période de réadaptation
progressive à la vie professionnelle. C'est en tout cas
à son arrivée à Bar-sur-Loup que nous
commençons à le suivre. Le nom exact est Le
Bar-sur-Loup, mais Freinet ne prendra jamais en compte l'article
(comme de nombreuses personnes à l'époque, y compris
à la sous-préfecture de Grasse), il dira toujours :
"à Bar-sur-Loup" et je ferai de même. Il s'agit d'un
village de 1500 habitants que la proximité de Grasse,
capitale des parfums, voue alors principalement aux cultures
florales ou aromatiques. Au sommet de la colline, l'église,
un ancien château des comtes de Grasse et la mairie qui
abritait aussi l'école de garçons. L'ancienne classe
de Freinet est maintenant une salle de réunion, au mur
extérieur de laquelle est apposée une plaque
commémorative de l'action de Freinet. Au milieu, une place
qui servait à la fois de cour de récréation
et de lieu de rencontre avec la vie du village.
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