Ampère

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l'électricité - le baiser électrique

du cadran solaire à l'horloge - la musique

L'imprimerie ne va pas supplanter les manuscrits mais compléter leur confection et élargir leur diffusion. Les premiers imprimés sont calqués sur la facture classique de ces manuscrits.

 

L'invention de l'imprimerie est attribuée à Gutenberg, en fait elle est née en Chine, sinon en Corée.

 

Gutenberg fera comme Homère 2000 ans avant lui, comme lumière 500 ans après lui, il rassemblera les trouvailles éparses de ses prédécesseurs et trouvera l'instrument qui permettra de les diffuser: la presse à imprimer dont l'exemplaire présenté ici a été perfectionné par la toute jeune Amérique. Comme l'art du feu aux premiers âges du monde, comme l'électricité aux premières années du siècle, l'imprimerie va changer le destin de l'humanité? Elle offre à l'esprit une nouvelle pénétration, à la culture une nouvelle dimension assortie de deux mots magiques: le livre et le journal.

 

Nous sommes dans la salle Ampère, je vous demande d'accorder une pensée à cet homme de génie qui inventa les lois de l'électro-dynamique en trois jours.

 

L'électricité a marqué l'un des plus grand tournant de l'histoire des hommes, le mot nous vient du grec "elektron" qui désigne l'ambre jaune, et c'est 7 siècles avant le Christ que Thales de Milet, en frottant une peau de chat avec un fragment d'ambre, a découvert l'électricité statique.

 

Mais, à cette première étincelle succède un trou noir de 2000 ans..... elle mettra vingt siècles à s'embraser. En fait, l'électricité n'a que deux siècles. Vous trouverez l'illustration des étapes majeures de sa genèse dans les vitrines murales. Son avènement se situe dans un de ces salons littéraires du 18ème siècle, chez madame d'Argenson et madame de la Fayette où se rencontrent et s'affrontent les philosophes, les poètes et les savants, notamment l'Abbé Nollet.

 

Nous avons reconstitué la scène légendaire du baiser électrique. Les deux partenaires se font face: la femme est juchée sur une galette de cire qui joue le rôle d'isolant, les amoureux s'embrassent tandis qu'un valet tourne la manivelle qui fait jaillir l'étincelle entre leurs lèvres. S'électriser devient un jeu à la mode, on va mesurer des chaînes électriques composées de centaines d'hommes qui se donnent la main et dont le cortège atteint plus d'un kilomètre.

 

Pendant quelques instants, vous allez entendre un morceau de musique d'Olivier Messiaen, compositeur vendéen. L'amplificateur et les enceintes datent de 1950. Un bref galop de la pensée entre l'espace et le temps et vous voilà replacé dans les conditions d'écoute d'un auditeur du milieu du siècle.

 

Revenons à la musique qui n'a pas encore atteint l'âge de la guitare électrique. Pour illustrer l'ambiance musicale, nous avons emprunté cette scène à l'imagerie populaire. La petite fille du chanteur tourne la manivelle d'un orgue de barbarie, la petite fille aisée jette quelques piécettes dans la sébile. Au-dessus de l'orgue siège le singe, figure symbolique qui sera un jour dessinée par Picasso et chantée par Apollinaire dans leur saga des baladins. Mais la musique a un rôle plus vaste et plus mystique que les fêtes de la rue. Jusqu'au milieu de notre siècle la vie des hommes sera régie par la cloche et l'horloge, les matines et les complies, les glas, les tocsins, les carillons seront portés par les ailes du vent jusqu'à l'Angelus de Millet.

 

Tous les bonheurs, tous les malheurs étaient traduits par le patois des cloches qui sonnaient au delà des villages et des métairies, les baptêmes, les mariages, les communions, les agonies, les fêtes et les deuils.

 

Vous qui m'écoutez, vous avez connu ces rythmes sonores chez vos pères, et, dans la maison familiale, la comtoise scandait les jours et les nuits de son balancier sonore et obsédant.

 

Merci de nous accompagner dans la salle dédiée à Charles Cros, où sont représentées toutes les grandes étapes modernes de la communication.